LES ARTS ET LA CULTURE

 

D'où vient l'expression «la semaine des quatre jeudis» ?

 Il y a environ 600 ans, au XIVe siècle, on utilisait une expression un peu différente, mais qui avait le même sens.  On employait l'expression « la semaine des deux jeudis » quand on voulait dire « jamais ».  À l'époque, le jeudi était un jour gras, c'est-à-dire un jour où on pouvait manger en grande quantité tout ce qu'on voulait.  Le lendemain, vendredi, il fallait jeûner ou ne manger que des aliments maigres, comme le poisson.  Le jeudi était donc jour de fête, avant vendredi, jour de privation. Évidemment, on préférait le jour de fête au jour de privation et on aurait souhaité qu'il y ait plus d'un jeudi par semaine.  Mais c'est impossible puisque tout le monde sait qu'il n'y a qu'un jeudi par semaine.  Au XVIe siècle, sans autre raison que celle d'exagérer, l'expression se transforme et devient « la semaine des trois jeudis ».  On veut probablement s'assurer que l'interlocuteur comprenne bien que la chose est impossible, que cette chose n'arrivera vraiment jamais !  L'expression « la semaine des quatre jeudis » est apparue plus tard, possiblement au milieu du XIXe siècle.

 

Pourquoi les joncs de mariage sont-ils toujours portés à l'annulaire gauche ?

 Les Hébreux plaçaient l'anneau de mariage à l'index.  En Inde, la bague nuptiale était portée au pouce.  La coutume occidentale selon laquelle l'alliance va au troisième doigt (sans compter le pouce) naquit avec les Grecs.  Les médecins grecs du IIIe siècle avant notre ère pensaient qu'une certaine veine, la « veine d'amour », reliait directement l'annulaire, appelé « troisième doigt », au coeur.  Il était donc logique d'y arborer l'anneau symbolisant l'union.  Se référant aux planches anatomiques des Grecs, les Romains adoptèrent la pratique de l'anneau sans se poser de questions.  Certes, ils tentèrent d'être plus précis quant à ce « troisième » doigt en introduisant une formule en guise d'explication : le doigt proche du dernier.  Les Chrétiens continuèrent à porter l'alliance à l'annulaire, mais trouvèrent une autre explication à cette pratique. Lors de la cérémonie du mariage, le jeune marié commençait par placer l'anneau en haut de l'index de la jeune fille en annonçant, « Au nom du père », puis il passait au majeur en déclarant « Au nom du fils » et concluait avec « Et du Saint-Esprit, Amen » en introduisant la bague à l'annulaire.  En Orient, on désapprouvait le port des bagues, considérées comme pure coquetterie dénuée de tout symbolisme social et de signification religieuse.

 

Pourquoi le Japon est-il le pays du soleil levant ?

 Au Japon, le soleil joue un rôle très important dans la mythologie et la religion.  C'est de là que vient son nom de Terre du Soleil levant.  On rappelle ainsi au peuple japonais que chaque jour apporte de nouvelles possibilités.  Le drapeau japonais est composé d'un cercle rouge sur fond blanc.  Ce cercle représente le soleil levant.  Dès le XVIe siècle, on trouve le soleil levant sur l'étendard de certains clans.  Mais c'est en 1870 que fut adopté officiellement la forme actuelle du drapeau du Japon.

 

Pourquoi les Chinois mangent-ils avec des baguettes ? 

Cette tradition provient d'une philosophie orientale qui recommande de couper les aliments en dés, à la cuisine avant de servir. Un ancien proverbe résume fort bien cette philosophie : on se met à table pour manger, non pour découper des bêtes.  Depuis des siècles, les Chinois trouvent barbare de servir à table une énorme carcasse de viande qui rappelle la forme originelle de l'animal.  On trouve aussi très impoli d'obliger un invité à découper lui-même une viande qui peut l'être au préalable.  La taille des aliments entraîna donc la naissance des baguettes.  En bois, en os ou en ivoire, elles permettent de porter à la bouche des aliments mous ou durs découpés à l'avance.  Le mot chinois pour désigner les baguettes est "kwai-tsze" qui signifie, ce qui est rapide.  Les baguettes servent aussi de code entre l'hôte et les invités.  Si un des invités désire quitter la table, il place ses baguettes en travers du bol.  Il existe une autre explication, moins répandue, sur l'origine des baguettes.  Les Chinois auraient auparavant utilisé couteaux et fourchettes.  Mais un de leurs empereurs, craignant qu'on l'assassine, a interdit à tous ses sujets de posséder des ustensiles de métal.  Les Chinois, répugnant à manger avec leurs doigts, inventèrent les baguettes.

 

Pourquoi et depuis quand donne-t-on des cadeaux de Noël ?

 À la naissance de l'Enfant Jésus le 25 décembre, trois rois mages, Gaspar, Balthazar et Melchior lui ont offert des cadeaux : de l'or, de l'encens et de la myrrhe (gomme résine aromatique fournie par le balsamier).  Chacun des cadeaux représentait ce que le Christ deviendrait : l'or - le roi; l'encens - un grand prêcheur; la myrrhe - un guérisseur et un martyr.  En France, au début du XIIe siècle, est née la coutume d'offrir des présents.  Les religieuses des couvents dans le midi de la France prirent l'habitude de livrer secrètement de petits présents dans les maisons des familles démunies, surtout là où il y avait de jeunes enfants.  La coutume se répandit rapidement dans d'autres parties de l'Europe.  Entre le XIIe siècle et notre époque, tous les pays allaient prendre l'habitude d'échanger des cadeaux.  La date de cet événement diffère en fonction de ce que chaque nationalité préfère souligner ou évoquer.

 

D'où vient le poisson d'avril ?

 L'explication la plus solide historiquement fait remonter l'origine du poisson d'avril en France, à l'époque du roi Charles IX.  Au début du XVIe siècle, dans toute la France, on fêtait le Nouvel An le 25 mars, au début du printemps.  Les festivités duraient une semaine et se terminaient le 1er avril.  Durant cette semaine, on échangeait des cadeaux.  En 1564, le roi Charles décréta l'adoption d'un nouveau calendrier inscrivant ainsi le Nouvel An le 1er janvier.  Beaucoup de Français refusaient le nouveau calendrier et continuaient comme par le passé à échanger des cadeaux et à fêter pendant la semaine qui s'achevait le 1er avril.  On se moqua de cet attachement à l'ancien Nouvel An en envoyant aux nostalgiques des cadeaux fantaisistes et des invitations à des soirées fictives, en leur jouant des tours.  Celui qui se faisait ainsi jouer des tours prit le nom de « poisson d'avril » peut-être parce qu'à cette période de l'année le soleil quittait le signe astrologique du Poisson.  Mais peut-être aussi parce que le 1er avril correspond à une période de jeûne, le Carême, une période pendant laquelle la viande était exclue des repas et remplacée par le poisson.  Certains croient que la coutume serait reliée à la fermeture de la pêche qui, depuis des siècles, est fixée en France au 1er avril en raison du frai.  Pour se moquer des pêcheurs privés de poisson, on leur envoyait des harengs.

 

Pourquoi fête-t-on la Saint-Valentin le 14 février ?

 Saint Valentin fut un prêtre romain martyrisé et mis à mort le 14 février.  On pense d'ailleurs qu'il y a eu deux hommes du même nom, l'un évêque et l'autre prêtre.  Tous deux auraient subi le martyre le 14 février 268.  Il est d'ailleurs fort possible que ces deux Valentins soient en fait une seule et même personne.  Quoi qu'il en soit, la coutume d'envoyer des messages d'affection ce jour-là remonte à une fête païenne beaucoup plus ancienne, les Lupercales romaines qui étaient célébrées à peu près à la mi-février.  Au Moyen- Âge, en Europe, une croyance prétendait que le 14 février , les oiseaux choisissaient leur compagnon pour s'accoupler.  On voulut les imiter et c'est ainsi que la Saint-Valentin devint le jour où on désignait la personne qu'on aurait aimé épouser.  La coutume de s'écrire à cette occasion est très ancienne.  Le duc d'Orléans, pense-t-on, expédia la première carte en 1415.  Il était alors emprisonné à la Tour de Londres et écrivait des poèmes d'amour à sa femme restée en France.

 

D'où vient la coutume de la citrouille à l'Halloween ?

 La plupart des coutumes de l'Halloween nous viennent des Celtes.  Ceux-ci vivaient en Angleterre, en Irlande, en Écosse et dans une partie de la France.  Il y a à peu près 4,000 ans, les Celtes apportaient une lumière s'ils sortaient dehors le 31 octobre pour garder les esprits au loin.  Ces lumières étaient des lanternes taillées dans de gros navets.  Plus tard, les enfants celtes se sont mis à sculpter des visages souriants sur les navets.  Les Irlandais (descendants des Celtes) ont perpétué cette coutume et lorsque des milliers d'immigrants irlandais sont arrivés en Amérique, ils ont découvert la citrouille, grosse et colorée, et s'en sont servi au lieu du navet.  La grosse citrouille a commencé à faire partie des célébrations de l'Halloween.  Les Américains ont adopté la citrouille comme abat-jour et elle est devenue le symbole principal de l'Halloween.

 

Pourquoi donne-t-on du chocolat à Pâques ?

 Longtemps esclave des Pharaons, le peuple hébreu a fui la terre d'Égypte et a marché vers la terre promise.  C'est cette libération que le peuple hébreu a longtemps célébrée et qu'il appelait Pâques.  En Amérique du Nord et en Europe, les chrétiens célèbrent à Pâques non seulement la résurrection du Christ mais aussi la résurrection de la nature.  Cette arrivée du printemps est célébrée par des rites anciens gravitant autour de l'eau et par le don de ce qui est devenu un des symboles essentiels de Pâques, l'oeuf.  Dans tous les pays chrétiens, l'oeuf est un des symboles de Pâques.  Il symbolise la vie, la naissance et la résurrection.  Auparavant, le carême était très strict.  On interdisait de manger quoi que ce soit de gras ou d'animal pendant 40 jours.  Les oeufs étaient défendus.  Les poules ne s'arrêtaient pas de pondre pour autant, il y avait donc accumulation d'oeufs.  Après le carême, on en mangeait, et on les décorait pour en faire cadeaux aux enfants.  Les oeufs de Pâques en chocolat n'ont pas plus d'un siècle.  De l'oeuf à la poule, il n'y a qu'un pas et les fabricants de chocolat n'ont pas hésité à le franchir.  Aujourd'hui, on fabrique des Garfield, des trolls et des tortues Ninja en chocolat.  Le chocolat étant un symbole de joie, de récompense, il fut probablement associé à la joie de la résurrection du Christ.

 

D'où vient la tradition du sapin de Noël ?

 La tradition de l'arbre de Noël serait née en Allemagne, il y a environ 1200 ans.  Les prêtres pratiquaient une religion selon laquelle les arbres ont une âme.  Pour les convaincre que le chêne n'était ni sacré ni tabou, le moine et missionnaire anglais Wilfrid Boniface en abattit un devant eux.  En tombant, l'arbre écrasa tout ce qui se trouvait sur son passage à l'exception d'un jeune sapin.  Boniface déclara que la survie du jeune sapin était un miracle, qu'il était le symbole de la vie éternelle, et qu'il fallait désormais honorer ce signe divin pour célébrer la naissance du Christ.  À partir de ce jour, en Allemagne, on prit l'habitude de planter de jeunes sapins pour célébrer la naissance du Christ.  Il y a environ 400 ans, toujours en Allemagne, on a commencé à décorer les sapins de Noël.  Cette coutume viendrait d'un rite ancien.  Dans l'Antiquité, dans le but de s'attirer les grâces des esprits en leur offrant asile au moment des grands froids, les tribus de l'Europe centrale accrochaient des branches d'arbre dans les maisons et y suspendaient de la nourriture.  Il y a 400 ans, les Allemands décoraient leurs sapins de Noël de pommes rouges, de roses de papier multicolore, de dorures et de gaufrettes.  Martin Luther, le réformateur protestant, aurait été le premier à ajouter des chandelles allumées aux décorations du sapin de Noël.  Frappé par l'éclat des étoiles qui brillaient à travers la verdure des sapins, il voulut reproduire cette beauté.  Il dressa un arbre dans la salle commune et installa des chandelles sur ses branches.  En Amérique, l'habitude de décorer un sapin est due aux premiers immigrants de l'Allemagne qui sont venus s'installer en Pennsylvanie au début du XVIIIe siècle.  Le premier arbre de Noël au Canada aurait été fait à Sorel, au Québec, vers 1781, par un général allemand, Von Reidesel.

 

Pourquoi met-on une flèche dans un coeur pour représenter l'amour ?

 Autour du XVIe siècle, Cupidon, le petit chérubin armé d'une flèche trempée dans une potion d'amour, devint une image populaire de la Saint-Valentin.  On l'associa à la fête parce que, dans la mythologie romaine, il était le fils de Cupido, le dieu de l'amour, et de Vénus, la déesse de l'amour et de la beauté.  Le coeur atteint par la flèche était instantanément conquis.  Mais pourquoi le coeur est-il associé à l'amour?  Le coeur est le moteur du corps, le centre vital de l'être humain.  Il est le milieu, le centre du corps.  Dans toutes les religions, on enseigne que l'être humain vit à trois niveaux.  Le niveau le plus haut, celui de la pensée, de l'idée, du raisonnement, de l'imagination, est associé à la tête.  Le niveau le plus bas, celui de l'instinct, le côté animal de l'homme, est associé au bassin du corps humain.  Le niveau du milieu, celui de l'amour, l'amitié, la compassion, correspond au centre du corps, là où se trouve le coeur.  Autrement dit, c'est du centre qu'émane l'amour.  Le coeur est au centre du corps et il est devenu le symbole de l'amour, l'amitié et la compassion.

 

Pourquoi les Japonaises mettent-elles presque toujours des masques blancs ?

 Dans la vie de tous les jours, les Japonaises ne mettent pas de masque ni de maquillage blanc.  Elles se maquillent, en gros, comme les Nord-américaines.  Ce sont les geisha japonaises, des chanteuses et des danseuses, qui appliquent de la poudre de riz sur leur visage.  Pour ces artistes, le maquillage blanc est en quelque sorte un uniforme de chanteuse et de danseuse.  De plus, une certaine tradition de théâtre japonais, le kabuki, est entièrement fondée sur le maquillage complet du type masque blanc.  On dit que le kabuki fut le divertissement le plus populaire du Japon avant l'apparition de la télévision.  Certains croient qu'on s'est autrefois peint le visage en blanc pour compenser l'insuffisance de l'éclairage des premiers théâtres.  Le blanc donnait de d'éclat aux visages des comédiens.

 

Pourquoi les chemises d'hommes ont-elles leurs boutons à gauche et les chemises de femmes à droite ?

 Les encyclopédies de l'histoire du vêtement donnent trois explications.  Historiquement, les hommes se sont généralement habillés seuls.  Les femmes de leur côté (surtout les nobles) étaient habillées par leurs servantes.  Pour faciliter la tâche aux servantes qui faisaient face à leurs maîtresses en les habillant, les couturières auraient confectionné des vêtements qui se boutonnaient de droite à gauche.  Une autre explication avance que les femmes du Moyen-Âge, ayant plusieurs enfants, les portaient au creux de leur bras gauche pour garder leur main la plus agile, la droite, libre.  Il était ainsi plus facile pour elles lorsque venait le temps d'allaiter leurs enfants, de déboutonner leurs vêtements si les boutons étaient placés comme ils le sont, de glisser la tête de l'enfant vers le sein gauche et d'envelopper le petit pour le garder au chaud sous le panneau droit du vêtement.  La troisième explication veut que les hommes du Moyen-Âge devaient toujours être prêts à s'emparer de leur épée.  Pour éviter que leur main droite, puisque la plupart étaient droitiers, soit gelée ou engourdie, ils la plaçait sous le panneau gauche de leur manteau.  Ils devaient donc boutonner de gauche à droite.

 

Pourquoi associe-t-on la couleur rose aux filles et le bleu aux garçons ?

 Dès l'Antiquité, les humains croyaient que de mauvais esprits flottaient au-dessus des berceaux des nouveau-nés.  On croyait aussi que les esprits mauvais étaient allergiques à certaines couleurs, la couleur la plus efficace pour les éloigner étant le bleu. Le bleu, couleur magique puisqu'elle venait du ciel, devait effrayer les forces maléfiques.  On entourait donc les enfants de bleu pour les protéger.  Dans ces temps éloignés, les bébés de sexe féminin comptaient moins que les bébés de sexe masculin. Comme on s'intéressait moins aux filles, il était peu probable que les démons s'intéressent à elles.  On n'avait donc pas besoin de les protéger en les habillant de bleu.  Ce n'est que plusieurs siècles plus tard, en Allemagne, alors qu'on avait probablement oublié l'origine du bleu attribué aux garçons, qu'on s'est aperçu que les filles n'avaient pas de couleur à elles.  On leur attribua le rose en s'inspirant d'une légende allemande qui raconte que les petites filles naissent dans des roses roses.  On prit alors l'habitude d'habiller les petites filles en rose.

 

D'où vient la tradition de croiser nos doigts pour avoir de la chance ?

 En se croisant les doigts en faisant un voeu, on reproduit une vieille coutume faisant intervenir deux personnes qui croisaient leurs index respectifs.  À l'origine, lorsqu'un individu exprimait un souhait en présence d'un ami qui, comme lui, voulait voir ce voeu se réaliser, il plaçait son index sous celui de son interlocuteur pour que les deux doigts forment une croix.  L'ami offrait ainsi son soutien moral.  Avec le temps, la règle devint moins stricte, de sorte qu'une personne put bientôt exprimer un souhait sans aucune aide extérieure.  Il lui suffisait, pour appeler la chance, de croiser l'index et le majeur de manière à former un X. Ce geste, très commun aujourd'hui, est né de l'idée païenne (avant l'ère chrétienne) qu'une croix symbolisait l'union parfaite, son point d'intersection servant de résidence aux forces du bien.  On affirmait qu'un voeu fait sur une croix restait fermement ancré à l'intersection des deux lignes droites jusqu'au jour où il se réalisait.